Une ville paysanne et guerrière

Jin releva la tête en souriant. Il répondit doucement à l'offre de Maître Renard.

Non merci. Je vous suis reconnaissant de ce geste, mais je ne bois pas d'alcool : son goût m'est insupportable, excepté un cidre bien particulier.
De mémoire, il me semble que m'autoriser à travailler pour vous sans prêter serment est une possibilité toute nouvelle, non? Ou du moins, c'était rare du temps de ma première venue.
Et vous devriez savoir que si je vous trahis, il me suffirait de partir : on enverra quelqu'un à ma place faire le travail. et si vous le chassez lui aussi, il partira aussi, et encore une personne viendra, et ainsi de suite. Jusqu'à ce que nos voyages n'attirent l'attention de certaines créatures que personne ne veut connaitre, même les plus déments des démonistes, et qu'elles détruisent ce monde et son avenir, rendant vains nos efforts, aussi bien ceux de mon Ordre et le miens, que les votre.
Mais qu'importe, tant que vous êtes honorable, je le serais. J'accepte votre offre, à la condition que vous m'autorisez à disparaitre lorsque le besoin se fait sentir.
Alors, quelles sont vos informations, quels sont mes ordres?

-Il y a de cela bien lontemps, l'ermite était mon élève. Dans chacune des épreuves où je l'envoyai, il en sortit avec brio. Il échoua tout de même l'épreuve du labyrinthe. Son nom était Garry à l'époque. Je crois bien que c'est son nom de naissance. Peut-être l'as-tu remarqué, mais lui aussi est un lycan. Il est très intelligent et rusé.

Lorsque j'ai voulu m'en débarrasser, il a réussit à fuir comme Ikar l'a fait précédemment. Voilà maintenant quelques semaines, il est venu me voir pour me demander des informations sur le jeune garçon. Il m'a dit que le jeune Ikar a été créé par la magie noire des loups. Autrement dit par les mages-garou. Pour créer l'enfant parfait, il fallait attirer à ce corps une âme pure. L'enfant n'était plus dès sa naissance. Son âme a été remplacé par une autre.

Mannaro avait travaillé sur le projet. Quand il vit que le bébé ne rejettait pas l'âme, il décida d'y intégrer sa propre âme. Hors, il y avait déjà une âme à l'intérieur. C'est pourquoi Ikar est tourmenté par Mannaro.

L'ermite m'a dit qu'il devait aider l'enfant à trouver son propre chemin, puis il est parti.

Si ces informations ne vous conviennent pas, je ne pourrais en dire plus sur Garry. Je crois que la seule personne à qui il va être fidel ce sera à Ikar. Difficile de dire ce qui adviendra si Mannaro prend le contrôle... Je préfère ne pas y penser pour le moment.

L'homme renard prit son rhum et le vida. Puis bu celui de Jin et attendit sa réaction.

Jin écouta Maître Renard, lui montrant tout son intérêt et sa reconnaissance par son simple regard. Lorsqu'il eut finit, il avait encore quelques questions à poser.

L'épreuve du labyrinthe? Si je trouve le temps, accepteriez-vous de me la faire passer, juste pour le plaisir? J'aime les défis. S'il a échoué à cette épreuve, peut-être que je pourrais savoir où je me situe par rapport à lui.
Sinon, vous insinuez qu'Ikar n'est pas Ikar. En gros, que celui qui a le contrôle du corps d'Ikar n'est pas celui qui aurait dû? Et... si Mannaro récupère le contrôle du corps, son âme n'étant pas, enfin je suppose, pure, n'y a-t-il pas un risque que la perfection d'Ikar soit perdue?
Enfin j'imagine que je devrais poser ces questions au paillasson...
Et concernant Ikar, pour ne pas trop vous en dévoiler, si Mannaro prend le corps d'Ikar, Ikar mourra. Je veux dire : son enveloppe charnelle. J'ai appris au fil des nombreuses missions à ne plus m'attacher aux autres : massacrer son corps ne me gênera en aucun cas, s'il en est déjà parti. Cependant... j'y laisserais peut-être la vie... Peu importe, je suis totalement remplaçable.
Si vous voulez pouvoir mourir sans regret, ne soyez cher à personne.

Maître Renard éclata de rire. C'était assez inattendu venant de lui, mais Jin l'étonnerait toujours. QUi d'autre aurait demandé à passer ce test pour le plaisir? L'homme-renard ne prit pas la peine de répondre à cette question idiote, ni d'ailleurs aux autres questions.

-Je suis désolé de te l'apprendre, mais si tu tentes quelque chose contre Ikar, je doute que tu survives longtemps par la suite. Par contre je sais qui peut t'aider à trouver plus d'informations sur lui... Sparda! Si l'âme du présent Ikar a déjà fait un tour dans les enfers, il le saura. Il pourra te donner plus d'informations car moi je n'en sais pas plus.

Maintenant si tu veux bien m'excuser il se fait tard. Demain Ikar sera ici avec VInh'san et nous commencerons l'organisation d'une révolte.

Sur ces mots l'homme-renard se leva et partit se coucher.

Jin resta un moment, désormais affalé sur la table, seul. Il laissait les questions se poser toutes seules dans sa tête et tentait d'y trouver des réponses, sans vraiment croire qu'il y arriverait.
Tout ceci le gênait un peu. Il n'avait pas l'habitude d'en savoir si peu, et c'était entièrement sa faute. En plus, il ne pouvait plus retourner à la Fin des Temps avant un moment.
Une pensée, concernant Sparda, lui traversa l'esprit.

*Mais il a été destitué, en gros... Si les âmes que je cherche sont passées en enfer durant cette période, pourra-t-il m'aider? Et puis... lui non plus ne dois pas se souvenir de moi comme un vieux frère, mais plus comme un parasite...*

Jin secoua la tête et se leva. Pour une fois que sa période de fatigue correspondait avec la nuit de l'endroit où il se trouvait, il allait bien en profiter.
Il alla voir l'aubergiste et lui dit de demander à Maître Renard de ne pas hésiter à venir le réveiller dès que la présence du Nettoyeur se ferait sentir. Il remercia l'aubergiste et parti dormir aussi, s'autorisant une dernière pensée avant sa nuit de douleur :

*Plus je reste ici, plus je me dis que j'étais stupide d'être pressé de revenir. J'aurais dû rester tranquille à la Fin des Temps et demander une autre affectation...*

Notre arrivée à la ville fut peu remarqué. Je sentais la rage monter en moi plus les jours avançaient. Mannaro hurlait de plus en plus fort dans ma tête. Un mal de tête m'assaillait presque constamment. Parfois la douleur était telle que je perdais conscience de l'environnement un court instant. Jusqu'à maintenant j'avais bien caché cela, mais si la douleur persistait et s'intensifiait, mes camarades remarquerait quelque chose.

La semaine passa. Les préparatif pour la révolte avançait, mais il fallait être organisés. Cette fois aucune aide extérieure ne nous parviendrait. Amrill était laissé à elle-même. Le matin de la pleine lune j'étais dans ma chambre d'auberge et je regardais le soleil se lever. Au soir il y avait de fortes chances que je succombe. Mannaro devenait trop puissant pour moi. En plus j'avais été distant avec Nadhyna ces derniers jours car je ne voulais pas qu'elle subisse mes colères.

Tandis que je réfléchissais à cela la voix de Mannaro s'était quelque peu calmée. L'ermite apparut alors à ma fenêtre et je le fis entrer.

-Il paraîtrait que tu as été distant de tes copains cette semaine. Si tout est perdu, pourquoi n'abandonnes-tu pas maintenant?
-Pour deux raisons... Je veux libérer Amrill de la noirceur qui l'habite et... et...
-Et?
-Nadhyna.

L'ermite changea soudain d'expression. Son visage se rida et il fronça les sourcils. Il ne comprenait manifestement pas ce qu'était l'amour. Moi non plus d'ailleurs... Je ne comprenais pas pourquoi je me battais pour quelqu'un.

-Elle est tout ce que j'ai et ce qui compte pour moi.

L'ermite alla s'asseoir sur mon lit et m'invita à m'y asseoir. Il sortit sa pipe et y fourra un tabac d'Aszan. La fumée était jaune opaque et l'odeur était plus forte que les tabacs précédents.

-Je ne comprendrai jamais l'amour mon jeune ami. Mais si Nadhyna est ta raison de te battre alors ne l'éloigne pas de toi. Nous devons quitter la ville avant ta transformation.. Et la mienne. Quand tu sera Mannaro je n'aurai pas le choix de t'obéir quelques soient tes ordres.

L'ermite alla à la fenêtre et monta sur le toit. Je laissai mes armes et me pris simplement des vêtements de rechange. Je fermai ma porte à clé. Quand on découvrirait mon absence je serais loin. Sur le toit je fis le vide et appelai à moi le loup bleu.. Cela prit un certain temps avant que je ne réussise, mais il vint tout de même. L'ermite se transforma en loup et je le suivis sur les toits. Nous quitâmes la ville pour la nuit. L'ermite s'arrêta et me dit qu'il m'ammenait dans une clairière secrète non loin de la ville.

Nadhyna était à une table dans la salle commune de l’auberge elle n’avait quasiment pas dormi cette dernière semaine et restait pensive devant son verre. Elle n’avait pas pu encore voir Jin, et n’avait rien trouvé pour améliorer son calmant. Toutes ses tentatives s’étaient soldées par des échecs, une avait même finit par prendre feu… Quand à Ikar.. Il avait été si distant ces derniers temps.. Il ne lui avait quasiment pas adressé la parole ces derniers jours. Il devait être inquiet, tout comme elle, la pleine lune était pour le soir même. Mais la jeune fille ne pouvait s’empêcher de vouloir lui parler. Décidée, elle se rendit donc jusqu’à la chambre de ce dernier, et la trouva fermée. Elle avait un mauvais pressentiment..

Elle sortit et commença à arpenter la ville, histoire de se changer les idées, ça ne lui ressemblait pas de s’inquiéter autant. Alors qu’elle s’apprêtait à rentrer, il lui sembla voir la silhouette du jeune homme s’engouffrer dans une ruelle déserte et sombre. Ne réfléchissant pas plus que ça, elle s’y engouffra à son tour, et ne l’y trouva pas. Décidemment elle manquait vraiment de sommeil pour commencer à voir le jeune homme partout où elle allait.

Emma observait les allées et venues de Nadhyna depuis un bon moment. Quand elle la vit sortir de l'auberge, elle se dit que c'était le temps de l'éliminer. Elle fit un sortilège d'illusion qui attira Nadhyna dans une ruelle déserte. Le vampire monta sur le toit de l'édifice le plus proche et visa la gorge de la fille. Ce fut une des rares fois où la vampire rata sa cible. Nadhyna avait cessé de bouger et avait évité la lame juste à temps.

Emma sauta en avant d'elle et lui sourit tout en passant sa langue sur ses lèvres.

-Quel beau jeune homme vous vous êtes éprise. Douce sera sa mort.

Emma récupéra sa lame et sortit sa deuxième. Elle marcha sur le mur et lança une dague vers la jambe de l'humaine, qui l'évita de justesse. Emma sauta alors derrière Nadhyna et lui lécha le cou.

-Votre sang est alléchant.

Elle sauta pour éviter un coup de l'humaine et atterit sur un petit balcon, un étage plus haut. Sa cape cachait encore son visage, mais elle décida de se montrer. Ici le soleil ne frappait pas.

-Je suis Emma Roseline. Assassin des ténèbres. Vous allez mourir pour le sacrilège d'aimer un loup-garou. Adieu femme!

Elle lança une dague en direction de l'humaine.

La jeune fille avait évité les deux premières lames uniquement par chance. Elle ne vit la dague qu’au dernier moment et ne put l’éviter totalement ; elle l’atteignit dans le haut l’épaule gauche, rendant son bras inutilisable. Nadhyna pesta, elle était en très mauvaise posture, ses réflexes étaient largement ralentis à cause du manque de sommeil, de plus « Emma » était beaucoup plus rapide qu’elle..

Elle retira la lame, non sans quelques grimaces de douleur et la lança sur l’assassin. Emma évidemment l’évita, mais ça laissa le temps à Nadhyna de réfléchir. Avec un bras hors d’état, elle n’avait aucune chance de s’en sortir, il fallait tout de même qu’elle tente quelque chose. Elle lança un couteau dans la direction de l’assassin qui était postée entre elle et la sortie de la ruelle, elle la loupa, mais Emma se trouvait maintenant derrière elle . Nadhyna laissa tomber tous ses calmants ratés devant elle, ils la ralentissaient et sortit un couteau et recula un peu. Si elle arrivait à rejoindre une des rues principales, elle pourrait se fondre dans la masse et s’en sortir. Lorsque qu’ Emma commença à s’approcher, Nadhyna jeta son couteau sur le tas de fioles de calmant . L’une explosa et son contenu commença à s’enflammer faisant exploser toutes les autres fioles. Nadhyna profita de la diversion causée par ses calmants ratés pour envoyer quelques couteaux sur la silhouette d’Emma.

Déjà des flammes commençaient à lécher les murs, Nadhyna sortit de la ruelle et trouva la rue principale déserte, il se faisait tard et les gens étaient déjà rentrés chez eux, le début du couvre-feu ne tarderait pas. La jeune fille espéra de tout son cœur avoir touché Emma ou au moins l’avoir assez ralentie. Sa blessure saignait beaucoup, elle ne pourrait pas tenir très longtemps si elle devait semer son adversaire.

Emma ne put éviter la couteau de Nadhyna. Elle le reçu sur la cuisse : Le pire endroit pour éviter la fuite de sa proie.. Elle se recula jusqu'au mur en exerçant une pression sur sa cuisse. Elle prit une corde et l'enroula autour de sa cuisse, puis retira la lame. Elle avait perdu assez de sang pour perdre une partie de sa force. Ce soir, un homme mourrait pour elle. Pas Ikar, pas maintenant.

Elle remit sa capuche et remonta sur le toit pour voir sa proie s'infiltrer dans une auberge. Elle mettrait sans doute Maître Renard au courant ce qui compliquerait les choses. Il était difficile de tuer un protégé de ce goupil. Emma sortit sa flûte et entona un air en attendant que le soleil se couche. C'était partie remise pour Nadhyna.

Jin avait passé les derniers jours à arpenter Amrill, à la recherche de la moindre trace de Sparda. Il viendra, c'était évident, mais quand? Et Vinh'san s'était payé le luxe de disparaitre de la circulation. Il ne l'avait pas dit, mais il était évident qu'il cherchait les endroits où il y avait la plus grande concentration de cadavres à relever.

Le dernier matin avant la pleine lune, Jin savait qu'Ikar partirait, et qu'à partir du lendemain, il n'aurait plus aucune information. Il allait devoir continuer sans aucun de ses avantages habituel. Et sans cela, il devenait presque un boulet pour les autres. Le travail d'équipe l'avait toujours gêné, mais là il le ressentait entièrement.

Il rentra à l'auberge dans la soirée, pour profiter de son dernier effet de surprise. Il s'essaya à une table non loin de la porte, lui tournant le dos, et mit une main dans son sac. Il entendit la porte s'ouvrir et il sortit de son sac l'équivalent d'une trousse de premiers secours et fit un geste de la main pour signifier à Nadhyna qu'il l'attendait. Il ne savourait pas ce dernier effet de surprise : il appréhendait déjà la difficulté qu'il rencontrerait par la suite.

Il posa aussi le paiement de Nadhyna sur la table.

Je revins à l'auberge le lendemain soir et y trouvai Maître Renard.

-Mannaro n'est plus. Je suis et j'ai toujours été le seul maître de mon destin. Il y a une centaine de loups sous mon commandement à l'extérieur de la ville. Il y en aura chaque jours qui arriveront. Garry s'en occupe pour le moment. Maintenant parlons de stratégie.

Maître Renard s'adressa à l'aubergiste :
-Faites venir Jin, Vinh'San et Nadhyna.

Une fois ceux-ci arrivés, je leur expliquai la situation. Je n'avais pas vraiment de base en ce qui concernait la stratégie, donc je me fiais sur le savoir de mes camarades. Maître Renard invita Vinh'san à prendre la parole. Selon lui, il avait déjà aidé Ikar à mener une rébellion.

Tandis que Jin préparait son emplacement de table de sorte à accueillir sa tête lorsque l'ennui serait trop grand, Vinh'san plongea dans les bouts de mémoires qu'il avait.

La rébellion d'Amrill... Je ne m'en souviens pas encore très bien, hélas. Je croix que nous nous étions basés dans un grand édifice dans la ville, d'une assez belle architecture... Dame Zertyline et dame Ameria étaient avec nous, je crois. Il y avait aussi Sparda Death-Hammer, ainsi que le dragon Melroth et sa cavalière. Cela fait cinq guerriers de grand talent de moins, si on suppose que notre actuel Ikar peut équivaloir l'ancien. Je pense que oui.
Si cela peut t'intéresser, la fille d'Ikar et Zertyline est grande maintenant, et capable de combattre. Si nous la retrouvions, elle pourrait peut-être nous aider. Sparda... arrivera. Son fils devrait peut-être être disponible pour le combat. Quant à Dal'Melroth... je ne sais rien sur lui.
Peu importe la puissance. Si nous avons le nombre et l'organisation, nous vaincrons. Il s'agit de vaincre avec un minimum de perte.
Je pense qu'avec un peu de discrétion et d'éloquence, on pourra obtenir pas mal d'informations sur l'armée de Shamar présente ici.
Avec ça, on devrait pouvoir avoir une idée de où frapper, mais cela, n'importe qui peut le dire. Je ne peux que vous dire comment le premier Ikar et ses alliés ont combattus, et encore pas entièrement. Désolé.

J'écoutai attentivement ce que Vinh'san et Jin disaient, puis sans l'avoir commandé, je tombai dans le vide que je faisais pour appeler le loup bleu. Des images commencèrent à tournoyer. Comme des souvenirs oubliés depuis trop longtemps : Un sage qui tentait de rassembler une foule. Un homme qui le faisait pour lui. Je vis aussi VInh'san qui parlait à l'homme. Puis une barricade en feu. Puis... Puis... Je revins à la vie réelle. J'avais été absent que le temps d'une seconde. Qu'étaient donc ces souvenirs qui ne m'appartenaient pas?

-Au coeur d'Amrill se trouve deux habitations en pierre. Nous allons entreposer des chariots et attirer les gardes jusque là. Lorsqu'ils seront à proximité, nous enflammeront les chariots. Des archers et des arbalétriers seront posté aux fenêtres et sur les toits des édifices et élimineront une bonne partie des gardes. Nous arriveront alors et repousseront les derniers survivants jusqu'aux chariots. Il n'y aura aucune échappatoire. Ils devront se rendre ou mourir.

J'ignorais d'où provenaient ces idées, mais elles semblaient bonnes et il fallait profiter de ce savoir. Je me rendis alors compte que Maître Renard et les autres me regardaient d'un air surpris. Sans le savoir, j'avais décrit exactement la tactique utilisée lors de la rébellion d'Amrill. Il faudrait que j'en parle à VInh'san en privé Si c'était vraiment sa rébellion que j'avais décrit, avais-je lu dans ses pensées? Dans des souvenirs que même lui ne se souvenaient plus? Qu'était donc le pouvoir de ce loup? Les questions s'enlignaient une à une, mais les réponses restaient floues.

-Nous avons environs 150 loups-garous à mon service à l'extérieur de la ville. Je propose de les utiliser comme attaque de front. Je doute qu'il y ait plus de 500 hommes de Shamar postés à Amrill. Le tout, c'est d'éviter au maximum des pertes de villageois. Ils n'ont pas besoin de ça, Amrill a déjà assez souffert.

Emma s'était changé et était maintenant assis non-loin de la table du Renard. Sa cible était là. La fille aussi. L'atmosphère devenait intéressant. Tous les petits compagnons du loup-garou était là. Et ils parlaient d'une révolte? S'ils faisaient ça et que le loup était à leur tête, ce dernier gagnerait de la popularité et il deviendrait plus difficile pour Emma de la tuer.

Elle se calla confortablement dans sa chaise et commanda le meilleur vin de l'auberge. Une fois servie, elle sortit une petite fiole qu'elle vida dans son vin. Elle le but d'une traite et se leva pour monter à l'étage. Elle sortit par une fenêtre et entra dans la chambre du jeune homme. Lorsqu'il viendrait se coucher, il serait transpercé d'une lame d'argent. Le temps qu'il touche le sol, elle serait déjà partit. Elle n'avait plus le temps de s'occuper de la fille. Il fallait agir.

La technique qu'Ikar voulait utiliser était celle que son prédécesseur avait utilisé lors de la rébellion. Maître Renard fronça les sourcils et regarda Vinh'san. Comment avait-il deviné? Même Vinh'san ne se souvenait plus. Qui était donc cet esprit que Mannaro avait mis dans ce corps? Avait-il lui même des pouvoirs sans compter la force du loup qui l'habitait? Trop de questions sans réponse pour le vieux maître.

-Cette technique de révolte a été utilisé lors de la précédente rébellion d'Amrill. J'ignore où tu as eu cet information, mais ton pouvoir est plus grand que je ne le pensais. Fais en bon usage, sinon je devrai t'arrêter.

Ou plutôt tuer, mais Maître Renard gardait cela pour lui. Ce serait plus facile de le tuer s'il ne s'en attendait pas. De toute façon il n'aurait pas à faire ça si le garçon était bien entouré. Et pour le moment, il l'était.

La salle se mit à tourner. Une vision assaillit maître renard : Nadhyna criait. Elle venait de retrouver le loup-garou mort dans sa chambre. Une dague d'argent dans la gorge. Sur la dague il y avait la gravure d'une rose.

Tout redevint normal et maître Renard reprit la parole :
-Quelque chose attend notre héros dans sa chambre. Ikar est en danger. Jin, viens avec moi, les autres vous restez avec Ikar et vous le protégez.

Ikar n'avait pas l'air d'accord avec Maître Renard. Mais le ton qu'avait utiliser le maître ne lui laissait pas le choix. Maître Renard et Jin montèrent à la chambre du garçon.

-Je ne sais pas ce qui se cache derrière la porte. Je doute que l'assassin se doute de l'accueil que nous lui réservons. Nous devons misez sur la surprise. J'ouvre la porte d'un coup de pied. Prépare toi à une tentative de fuite vers la fenêtre. J'aimerais avoir l'assassin vivant. Dès que la porte est ouverte tu comptes une seconde avant d'entrer.

Jin s'était entièrement affalé sur al table et se contentait d'emmagasiner les informations. Rien qui l'intéressait. Il en avait assez de réfléchir et il n'avait plus matière à quoi. Il comptait donc agir sans trop se poser de questions.

Lorsque Maître Renard parla d'un danger planant sur Ikar, Jin releva l'œil et s'assura que la salle dans laquelle ils étaient ne contenait aucun danger pour le loup-garou. Mais à quoi bon : si il y avait une quelconque personne qui leur était hostile, ce n'était pas en regardant leur tête qu'il la reconnaitrait.

En, se levant, il fouilla dans son sac et mit par-dessus ses gants en cuir fin ses gantelets à griffes. Il avait fait rajouter de petites piques comme des crocs de dragon sur le dos de la main et de doigts. Il alla souffler à l'oreille d'Ikar :

Pour l'instant ta vie est importante pour Ramandrek, et tout ce qui se trouve au-delà des océans qui l'entoure, quoiqu'indirectement. Aussi je pense pouvoir affirmer que je te serais éternellement reconnaissant d'accepter qu'on joue les "mamans-poules" avec toi le temps de ton utilité.
Après, si tu veux, je t'aiderais à te guider seul vers ta mort, quelque soit le moment auquel elle est censée surgir.

Puis il monta à l'étage avec Maître Renard.

Lorsque ce dernier ouvrit la porte d'un coup de pied, Jin tournait le dos à l'embrasement, la main gauche entourant son poing droit. Il "chargeait" dans son poing plus d'éclairs que son squelette en supporterait.
Une seconde après l'ouverture, Jin fonçait dans la pièce vers la fenêtre, le poing droit prêt à frapper. Il frappa vers la fenêtre et vit du coin de l'œil que quelqu'un venait d'abandonner l'idée de sortir par la fenêtre. Lorsque le poing de Jin toucha le rebord de la fenêtre, celui-ci ne devint plus qu'un simple souvenir, éparpillé sur le sol dehors.
Du point d'impact venait de s'échapper une gerbe d'éclair assez intimidante. Le poing de Jin traversa le mur alors que ses os se fissuraient. Il se retint de tomber à l'aide de la main gauche et tendit le bras droit pour parer un coup de dague avec le dos de son gantelet. La douleur se fit sentir, mais Jin avait appris à la contenir en combat, et il trébucha par dessus la fenêtre. Il se rattrapa de la main gauche puis de la droite au rebord de la fenêtre, où ce qu'il en restait. Il serra les mains et les dents et poussa des pieds pour retourner à l'intérieur de la maison. Il heurta du crâne le buste de son adversaire qui tentait de fuir et retourna à sa position précédente. Il retenta de rentrer et s'écrasa sur le sol dans la chambre. Ou plutôt sur son ennemi.

Jin lui ouvrit la bouche avec ses mains et tandis que l'assassin tentait de dégager ses mâchoires, Jin sauta sur place. Un instant il tenait sur le sol uniquement par les mains, appuyée dans la bouche de son ennemi. Puis il retomba genoux joins sur le sternum de son adversaire. Il lâcha alors la bouche de son adversaire et l'attrapa par les oreilles et frappa du front dans le visage qu'il tenait. Il redressa la tête en sentait du sang couler sur son front, et il était certain que ce n'était pas le sien.
Jin observa enfin son adversaire en s'asseyant sur son buste, de sorte à l'immobiliser.

Oh, désolé. Si j'avais su que j'avais à faire à une dame, j'aurais peut-être éprouvé du regret... un très court instant...
Bref, patron, le repas est servit, mais si vous voulez que je le hache un peu plus...

Jin avait fait tout le travail. Dans son métier, c'était sûrement le genre de chose qu'il faisait régulièrement. Maître Renard entra dans la pièce et vit le visage de la dame. C'était donc une assassin.

-Désolé mademoiselle, mais le garçon que vous tentez de tuer représente l'équilibre de ce monde.
-Il est l'ennemi des vampires, je dois l'éliminer.

Ainsi donc elle révélait son identité si facilement. De toute façon quelqu'un l'aurait découvert tôt ou tard.

-Il représente donc une si grosse menace pour vous? Ce jeune garçon s'est déjà battu aux côtés d'un vampire. Je doute qu'il entretienne la haine que les votres lui portent.
-Ce n'est pas à moi de décider qui doit mourir.
-Non. Bien entendu. Vous n'êtes qu'un assassin. Vous n'êtes personne alors. Jin tuez la!

Les yeux du vampire changère. Une haine profonde dans ses yeux à l'égard du renard.
-Si vous me tuez, d'autres viendront. Et d'autres encore si vous les tuez. Et tôt ou tard, votre protégé rejoindra le monde des morts.
-Vaut mieux tard que tôt! Malheureusement pour vous je suis clément aujourd'hui. Vous serez notre prisonnière.

L'homme-renard leva la vampire d'une main et la poussa en avant. Jin à leur suite, ils rejoignire le sous-sol secret et mirent la prisonnière dans une des chambres. Ils l'attachère au lit et fermèrent la porte à clé. Pour le moment, le vieux renard devait réfléchir. Il manquait d'information sur les vampires pour prendre la vie d'un des leurs.

Jin et le maître montèrent à l'étage, là où attendait le reste du groupe.

-Le danger est écarté pour un certain temps. Les vampires enverront quelqu'un d'autre, puis d'autres encore jusqu'à ce qu'ils atteignent leur but : Tuer Ikar. Peut-être que nous pouvons négocier ta vie mon garçon, mais je ne saurais le dire. Maintenant prenez tous du repos. Nadhyna, peut-être que cette demande peut vous sembler étrange, mais protégez ce garçon au péril de votre vie. Ce soir Ikar dormira avec vous dans votre chambre. Si vous n'êtes pas à l'aise je demanderai à l'aubergiste d'ajouter un lit. La chambre d'Ikar n'est pas sûre.

L'homme-renard partit se coucher lui aussi. Demain, ses idées seraient plus claires.

Avant de passer la porte de la "geôle" et laisser la vampire moisir sur son lit, Jin fit demi-tour et s'approcha de la prisonnière.

Notre petit duel était hautement ridicule. Vous étiez obséder par l'idée de partir pour le bien de votre mission, et moi par le fait de vous garder en vie pour le bien de ma mission. J'espère qu'un jour nous serons amenez à tenir un véritable duel. Les vampires sont puissants, mais vous aurez alors le bonheur de découvrir qu'il existe plus dangereux que les loups-garous pour votre race de sangsues.

Jin dégaina une dague, tendit son bras au-dessus de la tête de la prisonnière et s'entailla le poignet. Du sang coula sur la bouche de la vampire.

Souvenez vous de cette odeur. J'espère réellement que vous aurez l'occasion de la sentir à nouveau. J'espère que si vous sortez d'ici, je serais alors autant votre proie que vous êtes désormais la mienne.

Jin lui adressa un sourire qui visait simplement à la calmer afin qu'elle passe ce moment sereinement plutôt que bouillante de rage et sorti.

Une fois remontés, Jin s'adressa directement à Ikar :

J'ai tenté d'interférer dans la loyauté de ton assassin. En gros, si elle s'échappe, il est possible qu'elle tente de me tuer avant toi. Ce serait étonnant, mais c'est possible. Et si elle te tue, peut-être viendra-t-elle me chercher, et alors je pourrais venger ta mémoire, même si je ne carbure pas à la vengeance : ça apporte toujours des tas d'ennuis.

Jin fit un demi-tour rapide et s'avança d'un pas vif vers l'escalier. Il monta l'escalier trois à trois en fouillant dans son sac. Arrivé dans sa chambre, il ferma la porte à clef, mit une chaise pour bloquer la porte, coinça un sabre un peu plus loin dans le parquet, lame vers le haut, pour accueillir quiconque enfoncerait la porte et fit de même avec la fenêtre.
Il mit son sabre émoussé sous l'oreiller, retira ses gants qu'il plaça sous la couverture, chacune à un des côtés du lit au niveau de l'extrémité où se situait les pieds, coinça ses dagues sous le matelas et s'assit sur le lit pour placer une attelle à son poignet droit. Il lui faudrait un combat où il manquerait d'y laisser la vie pour s'en remettre rapidement. La vampire pourrait très bien faire l'affaire.

Il se coucha enfin sur son lit, ressassa sa journée en long, en alrge et en travers et, regardant par la fenêtre, regretta de n'avoir personne avec qui partager sa pensée.
Il s'endormit plus tard après avoir marmonné tout bas pour ordonner ses pensées.

Nadhyna avait vraiment été soulagée de revoir Ikar qui avait disparu de la circulation depuis quelques jours. Elle était encore un peu fatiguée mais sa blessure allait plutôt bien, elle pouvait bouger son bras même s’il lui faudrait encore quelques jours pour retrouver une mobilité complète.
Quand Maître Renard avait parlé d’un assassin, la jeune fille avait immédiatement pensé à Emma, il allait falloir faire attention à présent, d’autres assassins allaient certainement être envoyés.
Visiblement elle avait droit à veiller sur Ikar, ça ne la dérangeait pas tant que ça, elle finissait par y être habituée. Ils montèrent dans sa chambre, bien décidée à garder le jeune homme en vie, elle commença à placer quelques pièges à des endroits stratégiques.

Tu peux utiliser le lit si tu veux, je ne compte pas vraiment dormir donc ce n’est peut être pas la peine de demander un lit en plus non ? De plus tu dois être fatigué.

Elle ne lui avait pas beaucoup parlé, il avait été distant avec elle avant de « disparaître » ; elle ne souhaitait pas s’imposer ou se montrer trop collante s’il souhaitait mettre de la distance entre eux.

Je ne parlai pas beaucoup pendant que Maître Renard et Jin s'occupaient de l'assassin. Je ne répondis pas à Jin lorsqu'il s'adressa à moi. Maître Renard prenait le contrôle de la situation et ça me dérangeait. S'il tentait de s'imposer, il allait connaître ma façon de penser. Me protéger? J'étais capable de me protéger tout seul. Aussi j'omis de rétorquer lorsqu'il demanda à Nadhyna de me protéger au péril de sa vie. Je ne comprenais pas comme elle pourrait me protéger contre des créatures qui pouvaient tuer des loups-garous.

Les vampires voulaient ma mort? Ils savaient donc que j'étais le roi des loups. Je n'agirais pas contre eux si eux ne le faisaient pas d'abord. Je laisserais passer cet incident et j'irais moyenner ma vie lorsque j'en saurais plus.

Nous arrivâmes dans la chambre de Nadhyna. Ça ne me plaisait pas vraiment d'écouter ce vieux goupil, mais je n'avais pas d'autres solutions dans l'immédiat. Aussi quand Nadhyna me dit qu'elle ne voulait pas dormir et qu'elle me laissait le lit, je compris que j'avais été trop distant avant mon combat contre Mannaro. Garry m'avait conseillé de la garder auprès de moi, alors c'est ce que je ferais. Je m'approchai tranquillement de Nadhyna et l'enlaçai tendrement. Elle avait l'air d'avoir vécu beaucoup de stress dernièrement. C'était sans doute à cause de moi. Finalement je l'embrassai et l'invitai à venir dormir.

-Maître Renard a dit qu'il fallait tous prendre du repos.

D’accord.

Elle sourit, finalement, il n’avait pas tant changé que ça.

Tu m’as manqué..

Elle le prit dans ses bras et l’embrassa encore et encore..
Le lendemain, se doutant que si on risquait d’envoyer d’autres vampires pour tuer Ikar, ça ne serait pas avant un jour ou deux, le temps qu’ils apprennent ce qui était arrivé à Emma; elle arpenta la ville et essaya de rassembler le plus de livres parlant de cette race. Si elle devait protéger Ikar, il faudrait au moins qu’elle connaisse leurs points faibles vu que lorsqu’elle s’était « frottée » à Emma, elle avait failli ne pas en ressortir entière.
De retour à l’auberge elle s’installa à une table et commença à feuilleter ses maigres trouvailles. La majorité des bouquins ne contenaient que des récits farfelus, l’un parlait d’une race qui ne faisait pas plus d’un mètre de haut et ayant la peau verte, d’autre encore parlaient de maisons hantées par des êtres maléfiques et d’où on ne ressortait jamais..
Néanmoins, parmi tout cela, elle dénicha un livre qui lui sembla moins fantaisiste. Il y était écrit qu’ils étaient en tous points similaires aux humains, si on omettait le fait qu’ils possédaient des canines plus longues que la moyenne. Il disait également qu’ils étaient plus ou moins sensibles au soleil, que tous possédaient des dons particuliers, mais que seulement la morsure d’un membre de la noblesse pouvait transformer un humain en « level E », le rendant fou et assoiffé de sang, tel un animal..

Nadhyna stoppa sa lecture, les trois pages suivantes du livre avaient été arrachées.

Le lendemain matin Nadhyna n'était plus là. Je descendis au rez-de-chaussée pour déjeuner. Je n'étais pas tout à fait réveillé et l'aubergiste m'apporta une boisson amer nommée café. C'était la première fois que je buvais de ce liquide. Selon l'aubergiste, le café réveillait l'esprit. Il s'était procuré ça à Cozül, mais le café ne poussait pas à Ramandrek. Il parvenait de par delà la mer. L'aubergiste me servit deux croissant au beurre et du bacon.

Après le déjeuner je décidai de trouver maître Renard. L'aubergiste me conduisit dans le sous-sol secret de l'auberge. L'homme-renard ne m'aurait certainement pas laissé découvrir ces lieux, mais l'aubergiste semblait penser le contraire. Il avait probablement vu que j'étais le "protégé" du maître de la confrérie. Je détestais ça, mais je n'y pouvais rien. Au deuxième sous-sol maître Renard était penché sur des documents. Trois pages d'un livre arrachés. J'apperçus le mot vampire, mais le vieux se rendit compte de notre présence et rangea ces feuilles.

-J'ai bien peur mon jeune ami que notre assassin n'était pas seule. J'ignore comment, mais elle s'est enfuit cette nuit. C'est une chance que tu n'as pas dormi dans ta chambre car elle y est sûrement allé avant de partir. Il y a au moins deux assassins à Amrill, peut-être plus.
-Quand ferons nous la révolte? dis-je sans prendre compte de ce que le goupil venait de dire.
-Certaine chose mon garçon, doivent être réglées avant la révolte. On ne fera pas la révolte avant d'être assuré de ta sécurité.

Cet homme... Ce renard... Ou quoi qu'il soit me mettait vraiment hors de moi. Je lui lançai un regard haineux avant de répliquer en augmentant le ton :
-JE SUIS LE ROI LOUP. Je suis capable de me défendre tout seul. Si vous ne voulez pas lever le petit doigt pour cette ville, je le ferai sans vous.
-Tu es peut-être le roi loup, mais tu ne serviras à rien si tu meurs.

Je ne répondis pas. Je sortis de la pièce en claquant la porte. Allait-il me tenir loin des combats aussi? Quand allait-il comprendre que j'étais un loup. J'avais besoin de sang, de combat. Pourquoi ma vie vallait-elle plus qu'une autre? Il pouvait bien mener ses combats sans moi. Je cherchai Nadhyna un moment. J'avais besoin de me calmer. D'être avec quelqu'un qui pouvait m'écouter. Quand je la trouvai elle était en train de lire un livre, elle aussi sur les vampire.

-Un garde du corps ne peut rien pour son protégé s'il s'en éloigne.

Je souris gentiment.

-Emma s'est enfuie cette nuit. Il y a au moins deux assassins à mes trousses. J'ignore pourquoi ils m'en veulent. Je ne leur ai rien fait.. Maître Renard va reporter la révolte tant que je ne serai pas en sécurité.

Romulus avait été envoyé rejoindre Ikar. Garry s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelle et Romulus était le plus apte à se contrôler. L'ermite devait s'occuper de contenir les loups. Même s'ils étaient tout d'abord des hommes, la rage des loups les emportait parfois. Jusqu'à maintenant seulement quelques batailles dans les rangs. Coups de poing et oeil au beurre noir.

Romulus parvint finalement à trouver Ikar qui était en compagnie d'une dame.

-Garry s'inquiète pour vous mon roi. Il m'envoit prendre de vos nouvelles et assurer votre protection. Je suis le plus apte à ce travail. Je me nomme Romulus.

Le garçon semblait choqué de la présence de Romulus, mais ne dit pas mot. Il devait comprendre l'importance qu'il avait pour tous les loups de Ramandrek.

-Cela dit, je ne suis pas obligé d'être à côté de vous comme un chaperon. Vous semblez déjà avoir quelqu'un qui vous fait office de garde du corps.

Romulus fit un clin d'oeil à la dame et ajouta :
-S'il vous arrive quelque chose, vous n'avez qu'à appeler le loup. Je le sentirai et arriverai aussitôt.

Nadhyna leva les yeux et sourit, Ikar venait de la rejoindre. Ses recherches n’avaient pas été très fructueuses, elle ne savait toujours pas comment on pouvait venir à bout d’un vampire.

Tu semblais bien dormir, je ne voulait pas te réveiller pour faire des recherches dans des livres poussiéreux avec moi .

Quand le jeune homme lui exposa la situation, son sourire s’effaça, deux assassins, la révolte reportée..

Je ne comprends pas Maître Renard, tu n’es pas plus en sécurité ici à ne rien faire que si tu étais en train de préparer la révolte.. Le peuple d’Amrill risque de ne pas pouvoir attendre beaucoup plus longtemps...

Cela dit, se « fâcher » avec Maître renard et risquer de perdre son soutien en continuant les préparatifs derrière son dos serait idiot. S’il ne s’agit vraiment que de deux assassins, on peut peut-être leur tendre un piège pour soit les tuer soit les capturer au plus vite. Je me suis déjà battue contre Emma, j’ai une vague idée de son style de combat, mais ça ne suffira pas, il nous faudrait de l’aide, on pourrait en parler à Jin et à Vinh’san ou même au Renard..

La jeune fille se tût, Romulus venait d’arriver. Aux dires de ce dernier, elle sourit, ils auraient donc un soutien en plus pour éliminer les vampires.

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