Au pied des montagnes

Nadhyna fut agréablement surprise de voir arriver le jeune homme, mais ne put que grimacer à la vue du sourire du nain qui l’accompagnait. Ikar semblait soucieux, et apportait avec lui des nouvelles ; visiblement son combat était reporté, ce qui lui laissait un peu de répit.
A l’annonce de la proposition du jeune homme elle fût tout de même étonnée, qu’avaient fait le capitaine et le maréchal pour se retrouver à combattre à l’arène du roi ?Elle accepta, pour rien au monde elle ne manquerait de pouvoir observer ses supérieurs combattre.

Le lendemain, elle retrouva Ikar devant l’entrée des tribunes.

Vinh'san était au centre d'un arène. Les combats s'étaient enchainés plus vite que prévus. Dire qu'à la base il voulait seulement s'entrainer pour ne pas perdre la main et observer le talent des nains : savoir comment s'en sortir si tout dégénérait.
Et maintenant, il était au centre d'un arène, avec Grom, et il attendait ses adversaires, torse nu pour ne pas abimer ses habits.

Encore des souvenirs remontaient. Il avait déjà été dans une arène. L'adversaire devait s'en sortir le mieux possible, mais être mis hors d'état de nuire. Il lui avait pulvérisé le nez avec son front. La sensation du sang dégoulinant su son front, la jubilation de la victoire, les membres tremblants sous l'adrénaline...

Il sorti de ses pensées en voyant trois nains entrer. Il lança un regard à Grom'Lock. Lui aussi était étonné. Mais visiblement, ils avaient décidé de mettre un terme à leur ascension. C'était compréhensible.

Le combat étaient encore à mains nues. Ils ne tireraient pas de plus graves blessures que des bleus.

On leur annonça le début du combat : on les avaient présentés pendant qu'il pensait. Vinh'san et Grom'Lock attendirent que leurs adversaires lancent l'offensive.

Un des trois nains courut brusquement et rapidement vers l'elfe. Ce dernier savait que ses coups ne leur faisaient rien : ils étaient trop endurants. Il esquiva simplement, se baissant pour placer une balayette. Il ne heurta même pas les chevilles de son adversaire. Lorsqu'il se releva, la balayette l'ayant obligé à faire un demi-tour, il senti un coup dans son dos et tomba à plat ventre par terre.
Il tourna la tête pour ne pas se fracturer son nez qui avait suffisamment souffert durant les derniers jours et vit Grom'Lock, courbé en avant, ses mains dans celle du dernier nain, qui forçait. Ils avaient entamé une lutte. et Vinh'san devait intervenir pour la faire tourner en la faveur de l'orc.
Seulement il était seul face à deux nains. Il se releva sous le regard moqueur de ses ennemis et se prépara à essuyer un nouvel assaut.
Personne ne bougeait. Vinh'san compris qu'il devait prendre l'initiative cette fois. Il attendit que son cœur se calme un peu et avança lentement vers un adversaire. Cet adversaire recula son poing, prêt à frapper. Vinh'san avança son front contre le poing suffisamment vite pour qu'il n'est pas le temps de prendre de l'élan. En même temps, il frappa du poing en plein dans le visage de son adversaire. Mais il le traversa et tomba par terre.
Il comprit enfin : une illusion.

Un illusionniste chez les nains? Le clan Dankil n'est pas à prendre à la légère : ils savent surprendre!

Vinh'san se dressa sur ses omoplates lorsque le nain illusionniste approcha et le frappa en plein visage de ses pieds. Il profita de l'impulsion pour se redresser et remercia intérieurement le Guide d'avoir utilisé cette technique contre lui lors de leur dernière rencontre.

Tandis que son adversaire se tenait le nez en se relevant, Vinh'san accourut auprès de Grom'Lock et lui donna une tape sur l'épaule pour lui signaler qu'il arrivait enfin.

Il passa dans le dos du nain lutteur et le souleva difficilement de sorte que le nain soit horizontal et au niveau de ses épaules.
L'elfe s'approcha d'un mur et son compagnon le chargea. Vinh'san plaça un pied sur le mur tandis que Grom écrasait le nain contre son dos. L'elfe posa le second pied sur le mur, tenant en profitant de la force exercée par l'orc. Puis l'orc s'écarta. Vinh'san poussa aussi fort qu'il put. Il fit un bond d'un mètre seulement avant de retomber sur le dos, se servant du nain pour amortir sa chute.
Il se releva en chancelant et contempla son adversaire qui ne bougeait plus.

Puis il se tourna vers l'illusionniste.

Tu abandonnes?

Pour seule réponse, le nain l'insulta puis s'aperçut qu'il manquait l'orc dans son champ de vision. Il se retourna et Grom'Lock lui donna une claque dont il se souviendrait longuement.

Vinh'san tremblait sous la douleur. Grom l'avait aussi bien massacré que le nain, mais c'était prévu. Il s'agenouilla et prit appui sur une main, levant l'autre pour serrer celle de son compagnon.

Je crois que c'est tout. On rentre?

Grom'Lock aida Vinh'san a partir. Ils avaient besoin d'un peu de repos avant le prochain duel.

J’essayais de me frayer un passage à travers la foule de nains, tous plus excités les un que les autres. Vraiment ces nains étaient des brutes qui ne pensaient qu’à se battre et à boire. Même s’ils faisaient la moitié de ma grandeur, j’avançais avec peine, Nadhyna à ma suite. Je réussis finalement à nous trouver un bonne place, quoique peu confortable. Les sièges étaient trop petits pour nous. Lorsque Vinh’san et Grom furent annoncé des hurlements de mécontentement fusèrent de partout. Quant à l’entré des trois nains qui n’en étaient en fait que deux, une ovation s’éleva comme s’ils venaient de défendre la ville contre une armée de démons.

Le combat fut intéressant. La coopération entre l’orc et l’elfe leur permis d’offrir un bon spectacle. Ils furent même applaudis à la fin, quoique la plupart des nains huèrent les deux vainqueurs. Au départ de ceux-ci le prochain combat fut annoncé : Ikar Brechende contre Brohm Dankil. Je jetai un regard à Nadhyna en essayant de lui cacher mon inquiétude. Je ne savais pas ce dont Brohm était capable. À mon arrivé dans l’arène, la foule hua encore plus fort que pour Vinh’san. Mon adversaire se présenta à son tour et le combat commença. Brohm avait sans doute eut vent des exploits de l’elfe et de son second et avait voulu les voir se battre avant de les faire exécuter. Mais rirait bien qui rirait le dernier!

Mon adversaire était grand pour un nain. Il m’arrivait au cou. J’étudiai ses armes : Deux haches de jet, une hache de bataille et une dague. Il avait mis une armure légère, ce qui était plutôt rare pour un nain. Il semblait trop confiant.

Il dégaina rapidement une hache de jet et la lança dans ma direction. J’avais prévu le coup et me jetai de côté avant qu’elle ne m’atteigne. Je notai la position de l’arme avant de dégainer mon épée. Je me jetai sur lui. Il sortit sa hache de bataille et fit de même dans un cri de guerre terrible. Mes yeux ne reflétaient pas de la peur, mais de la haine. Une haine profonde à l’égard de celui qui avait proféré des menaces à mes camarades. La bête en moi hurlait aussi. Mes entrailles brûlaient d’un feu ardent.

Le choc entre la hache et l’épée me fit tomber à la renverse. J’eus à peine le temps de faire une roulade pour éviter une seconde attaque qu’il sortait sa dague, brandissant sa hache d’une seule main. Je sortis mon couteau de chasse et lui lançai au visage. Le nain lâcha sa dague pour attraper mon couteau. Je notai également la position de l’arme qu’il venait de jeter. Je me relevai et fit un coup d’estoc vers son cœur. Il fit tournoyer sa hache et para. J’avais vraiment un adversaire robuste. Le roi tenta un coup au visage à l’aide de mon couteau. Je reculai légèrement pour éviter le coup, mais sa hache de bataille tournoya à nouveau et m’atteignit à l’épaule droite…

Je jurai avant de prendre mon épée de la main gauche. Mon bras droit était quasi-inutilisable. Je tentai une charge, mais je reçu un coup de pied en plein ventre. J’en eu le soufflé coupé, mais je venais d’atterrir exactement au bon endroit. J’agrippai la dague qui était tombée plus tôt avec main blessée et lui plantai dans la cuisse. Le roi nain tomba à la renverse tandis que je poussai un cri de douleur. Un flot de sang coula de mon épaule. Je me levai aussi vite que possible, mis le pied sur la main du nain qui tenait la hache puis d’un coup d’épée je lui tranchai la tête. Le combat était fini. Je tombai inconscient, j’avais perdu trop de sang. J’eus quand même le temps de me demander si j’aurais l’occasion de goûter une bière naine avant notre départ.

Sous les flots d'injures qui tombaient sur le vainqueur qui serait peut-être bien bientôt vaincu si on ne faisait rien, on ne put entendre les cris horrifiés d'un nain qui sortait à reculons, tandis qu'une boursouflure poussait anormalement sur son bras.
Aussi vite qu'il reculait, Vinh'san revenait, les lèvres agitées à la mesure qu'il incantait. Il s'était rhabillé, et sa rage émanait autour de lui. En le regardant, on pouvait voir une sorte d'aura sombre autour de lui. Une odeur de mort l'entourait. Le nain le suppliait.

Dès que l'elfe fut rentré dans l'arène, la boursouflure arrêta de gonfler et reprit des proportions acceptables, sans disparaitre pour autant. Le maréchal l'écarta tandis que Grom'Lock arrivait aussi, sa hache dans une main, son pavois dans l'autre.

Vinh'san arrivait au niveau d'Ikar tandis que avant un groupe de nains. Il dégaina son cimeterre et se prépara à les défier. Ils stoppèrent. Grom'Lock planta son pavois dans le sol entre les nains et Ikar et il s'adossa au pavois, prenant sa hache à deux mains, tandis que l'elfe s'agenouillait et sortait son matériel de soin. Il était loin de faire confiance à des gens qui venaient de voir Ikar tuer leur roi pour le soigner.

Grom, on a un problème. Je ne peux pas le soigner correctement.

Un nain lui dit qu'alors il devait le leur confier. Vinh'san hésitait. Il ne savait pas s'il devait leur faire confiance. Tandis qu'il hésitait, une brise souffla. sous terre, c'était étonnant. Seul lui la sentait, visiblement.
Sur la poussière du sol, la brise marquait "oui" puis l'effaça. Vinh'san savait que le Guide ne les avait pas quitter. Mais comment était-il entré? Peu importait.

Au moindre faux pas, vous servirez mes expériences macabres.

L'elfe et l'orc abandonnèrent Ikar aux soins des nains. Ils n'avaient pas le choix. Le Guide avait dit que le prochain roi serait plus juste et réfléchit. Pouvait-on encore faire confiance au Guide?

Nadhyna, inquiète, avait gardé un couteau dans sa main, caché par sa manche durant toute la scène. Puis alors qu’elle scrutait les visages des nains qui l’entouraient, elle aperçut un chaperon noir familier, qui quittait les tribunes. Par chance le nain qui devait la surveiller était encore sous le choc de la mort de son roi, il pleurait,ce n'était pas un beau spectacle mais ainsi il ne la vit pas suivre le guide. Elle avait une dague à lui rendre, ainsi que quelques questions à lui poser. Que venait-il faire ici ? Quel était son but ?elle l’interpella devant l’entrée des tribunes, déserte mais vu qu’il devait être dur d’oreille elle ne vit pas d’autre choix se proposer à elle ; et lança la dague de « Robert » qui se planta à ses pieds.

Excusez –moi, mais il me semble que ça vous appartient.

"Robert" s'arrêta en voyant sa dague se planter dan le sol devant lui. Il s'agenouilla pour la récupérer et se releva en la remettant dans sa manche. Il lança ensuite un regard aux alentours. Pas beaucoup de nains se trouvaient en dehors de l'arène. Il se retourna et fit face à la femme.

J'imagine que vous n'avez pas été animée que par l'unique désir de me rendre mon arme. Seulement je doute pouvoir répondre à une quelconque question. Enfin, sait-on jamais. Allez-y, épatez moi.

Tout en disant ça, le Guide avait préparer ses jambes sous les replis de son manteau à faire une demi-tour rapidement pour s'enfuir, s'il le fallait. Il n'avait pas le devoir de la tuer, aussi si elle devenait agressive à cause de son refus de répondre, il valait mieux pouvoir éviter un duel.

Les nains m’amenèrent au manoir de leur roi déchu. Là, quatre soigneurs me placèrent sur le plus grands des lits. Deux des nains se mirent à faire des incantations tandis que les deux autres s’affairaient à recoudre correctement la plaie. Ils n’avaient pas beaucoup de temps pour opérer s’ils ne voulaient pas que je perde l’usage de mon bras. Les coutumes naines de cet endroit voulaient que celui qui avait vaincu leur chef recouvre totalement la santé.

Moi, j’étais à moitié conscient par moment. Le combat faisait rage en moi. Dans mes temps de faiblesse, Mannaro devenait plus fort. Il me rongeait peu à peu de l’intérieur. Des images défilaient dans ma tête : « Le fermier, Maître Renard, Alucard, Elbereth, Robert, Alastor, Vinh’san, Grom, Nadhyna…» Je les tuais un par un, impuissant. Je n’avais aucune rancune envers eux. Pas même envers Maître Renard. Je ne me contrôlais pas, j’assistais seulement à la scène. Quand je vins à tuer Nadhyna, je stoppai net. Je ne pouvais pas le faire. Elle avait accepté mon amitié alors qu’elle était consciente du danger que cela représentait. Peu à peu je redevenais humain.

Finalement je m’éveillai en sueur, les nains avaient fini leur ouvrage. Et mieux que je pouvais l’espérer. J’avais encore une cicatrice, mais je pouvais utiliser mon bras normalement. Le maître soigneur m’avoua qu’ils avaient failli me perdre, mais que j’étais presque entièrement guéri. Je ne devais pas utiliser mon épée de la main droite durant deux jours. Les nains étaient surprenants! On laissa entrer Vinh’san et Grom. Je me levai et regardai directement Vinh’san dans les yeuxen l’appelant par son nom :

-Vinh’san, je crois que j’ai fait mes preuves pour t’accompagner. Ta reine est morte, tu n’as plus de raison de retourner là d’où tu viens. Formons une compagnie, il y a beaucoup à faire en Ramandrek pour ramener l’ordre. Et je crois que nous avons franchi une étape importante aujourd’hui.

Soudain un nain entra et se prosterna devant moi en m’appelant « roi ».

-Roi? Je ne suis le roi de personne. Les nains ont besoin d’un des leurs au pouvoir. Un qui saura gouverner avec justice et bonté. Nous partons mon jeune ami. Je reviendrai un jour pour que vous vous battiez à mes côtés, mais ce jour n’est pas encore venu. Faites courir la nouvelle dans tous les clans qu’Ikar Brechende a vaincu Brohm Dankil en duel et qu’un nouveau jour va bientôt se lever sur Ramandrek.

Je pris mes affaires et demandai au nain de nous conduire à la sortie de la ville et de rapatrier nos autres compagnons.

-Ah oui, j’oubliais. Apportez-moi une réserve de bière pour le voyage.

Le nain s’exécuta et nous confia même quatre poneys pour transporter le matériel et la bière.

Nadhyna réfléchit rapidement à l’attitude du guide, finalement elle doutait pouvoir récupérer une quelconque information, et se battre pour le faire parler lui semblait être une très mauvaise idée. Elle n’avait pu observer qu’une petite partie de ses capacités, mais au vu de l’état dans lequel Vinh’san était rentré après l’avoir vu, il ne valait mieux pas trop se frotter à lui. Aussi décida - t’elle de regagner sa place et d’aller se renseigner sur l’état d’Ikar, un coéquipier mort ne lui servirait à rien.

Je tenais simplement à vous la rendre, je n’aime pas garder des choses qui ne m’appartiennent pas si je ne peux pas les revendre. Et quand au message que vous m’avez demandé de transmettre à Maître Renard, je crains de ne pas pouvoir le faire ; il n’est pas dans mes projets de le contacter,il ne me doit aucune récompense vu que je n'ai pas tué Arthur.

Sur ses mots elle tourna les talons et regagna sa place, vu que les larmes du nain étaient encore occupées à dégouliner sur sa barbe rousse, il ne se rendit compte de rien. Quand ils sortirent, ils tombèrent sur le reste de la troupe d’elfes accompagnés d’un nain, ce dernier interpella Nadhyna

Vous êtes priés de me suivre jusqu’au manoir du roi où nous avons déjà transporté votre ami blessé.

A ces mots, Nadhyna rejoigna le reste du groupe, Vinh’san et Grom devant elle.

Arrivés au manoir, ils durent patienter, enfin au bout de quelques heures, on laissa Vinh’san et Grom entrer dans la chambre d’Ikar.

L'ermite attendait devant l'entrée de la grotte. Il savait bien qu'Ikar finirait par sortir de là. Il le savait capable de bien des choses qu'aucun homme ne pouvait faire. Après tout c'était un loup-garou. Il ne voulait pas se montrer tout de suite à lui. Il fallait attendre de voir si son groupe était digne de confiance. Depuis qu'il avait appris la mort de Rock, il s'était mis à sa recherche. Le jeune garçon n'avait pas été facile à trouver. Selon maître Renard, il était très futé. C'était sûrement pour cela qu'il avait réussi à s'enfuir de la confrérie. C'était le premier élève du maître qui réussissait à s'enfuir, hormis lui-même.
Eh oui, autrefois l'ermite avait été dans les rangs de la confrérie.. Ou plutôt simplement élève car il avait lui aussi échoué le test du labyrinthe. Maître Renard avait longtemps tenté de se débarasser de lui, mais il s'était rendu à l'évidence qu'il ne révèlerait rien à l'ennemi. Même sous la torture, l'ermite n'aurait pas dit un mot. Le sort de l'humanité résidait entre les mains du renard. De plus le maître et lui avaient les même racines : celles des anciens.

Vinh'san marchait aux côtés d'Ikar. Encore une fois, il aurait été tenté de rire face aux paroles de l'humain. Ne pouvait-il donc pas comprendre?

Humain, faite moi le plaisir d'entendre et d'assimiler ça : je n'ai rien plus rien à faire de votre pays. Oui, celle qui me contrôlait est morte. Mais mon peuple a besoin que tous ses représentants se réunissent et décident de la conduite à tenir désormais. Je suis avant tout un elfe de l'Ile Hexagonale, pas un elfe de Ramandrek.
Rongez, détruisez, brûlez ce royaume à votre guise. Moi, je repars à la recherche de compagnons d'autrefois. Je repars trouver ceux qui fuirent avec moi leur empire déchiré par les démons. Cet empire était le seul endroit où j'ai été accueillit comme n'importe qui. Le seul où les gens ne me haïssaient pas en apprenant mes talents de nécromancien.
Lorsque je les auraient retrouvés, lorsque leur empire sera reconstruit, alors peut-être viendrions nous vous proposer une place, au sein de cet empire.
D'ici là, ne m'adressez plus la parole : elle semble ne servir à rien.

Vinh'san ralenti le pas de sorte à laisser Ikar devant. Il se mit à les suivre à quelques mètres de distance. Grom'Lock le rejoint mais ne lui parla pas. L'orc comprenait que celui qu'il pouvait désormais considérer uniquement comme un ami avait besoin de se perdre dans ses pensées.

On nous conduisit tous à la sortie de la grotte. Les propos de VInh'san me troublaient et me choquaient. Eh bien, il n'avait qu'à partir faire ce qu'il voulait, je construirais ma propre voie!

-C'est donc ici que nos chemin se séparent Vinh'san. J'espère que vous trouverez ce que vous cherchez. Sinon, revenez me voir quand vous jugerez que ce sera le temps. J'aurai alors besoin de vous. Ainsi que de vous Grom!

Je me retournai pour partir, mais j'avais l'esprit un peu confu. J'avais besoin d'un compagnon pour tenir le coup. Je fis quelques pas avant de me retourner à nouveau. Mon regard se posa sur Nadhyna. Je ne pouvais pas lui demander de me suivre. Elle servait Vinh'san. En plus je n'avais pas de quoi la payer. Pas même l'assurance de lui donner à manger tous les jours. Elle était mercenaire après tout.

Une larme coula sur ma joue. Une seule. Je soupirai puis commençai la longue descente vers Shamar. Peut-être trouverais-je juste cause à servir là-bas.. Ou peut-être que non. Je voulais retourner à Amrill aussi. Peut-être trouverais-je là des hommes pour former ma propre compagnie. Pour l'instant mes idées étaient floues.

Vinh'san regarda Ikar s'éloigner. Grom lui donna une frappe à l'arrière du crâne. Lorsque l'elfe se retourna, ils échangèrent un regard.

Vinh'san secoua la tête et parti en trottant à la suite de l'humain. Lorsqu'il arriva dans son dos il l'attrapa fermement par l'épaule pour le stopper. Il aurait pu l'appeler, mais il avait toujours juger cette pratique indigne.

Hé gamin! J'ai pas dit qu'on se séparerait ici.
Je viens de me remémorer des paroles. Des paroles d'un ami et maître. Montre moi l'horreur de ce pays. Je veux le voir de mes propres yeux. Ce n'est que là que je comprendrais ce qu'il se passe.
Retourner à mon bateau, pour rapatrier les troupes. Une fois fait, j'essaierais de trouver cet ami, à moins que quelque chose de plus important ne se présente à mes yeux.

Vinh'san s'était rappelé Minar, le démon paladin. Un maître en matière de bonté. et il s'était aussi rappelé Ikar. Pas celui qui était en face de lui, l'autre. Et... Jin Motenaii.

Au fait, concernant ton combat. Si l'armée ne devait pas être rappelée, tu y aurais eu une place. Tu arriveras certainement à la hauteur de ton nom.
Mais souviens-toi : un souvenir ne dois pas nous guider. Ce que l'on a perdu ne peut que rarement être rattrapé.

*Et c'est moi qui dit ça...*

Allez, on t'accompagne au moins sur une petite distance.
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"Robert" regardais de loin Vinh'san et Ikar, assit par terre. Même s'il aimait la solitude, il commençait à regretter à n'avoir personne à qui parler. Aussi se mit-il à parler tout seul, quoiqu'il murmurait plus : le vent pouvait emporter des paroles qu'aucun ne devait entendre. Il conclut ses pensées par :

Je n'aurais peut-être pas le temps de visiter Maître Renard, finalement...

L'ermite arriva derrière Jin sans que celui-ci ne s'en apperçoive. Il avait toujours été un maître dans l'art du déplacement silencieux. C'était ce qu'on apprenait aux loups-garous autrefois.

-Maître Renard m'a parlé de vous, Jin. Vous accomplissez un travail qu'on m'a proposé il y a bien longtemps et que j'ai refusé. Mon nom a peu d'importance. Je suis un peu comme vous, je ne tiens pas à me faire connaître.

Garry sortit sa pipe et y fourra du tabac qu'il s'était procuré à Cozül. Le meilleur lui avait-on dit. Fourberie! Il avait déjà eut meilleur tabac pour moins cher.

-J'aimerais bien vous accompagner quelques temps. Je dois veiller sur le garçon. Quelque chose me dit qu'il aura besoin de mon aide tôt ou tard et que vous ne serez pas en mesure de l'aider. Peut-on faire confiance à ceux qui l'accompagnent?

Jin ne se tourna pas lorsque le nouvel arrivant lui parla. Enfin... il ne se tourna pas à proprement parler. Il s'inclina en arrière de sorte que sa tête était à l'envers par terre. Il regarda l'autre droit dans les yeux puis il retrouva une posture plus habituelle.

Asseyez-vous, je m'en vais vous parler d'eux.

Sans attendre de savoir si l'homme avait accepté son "offre", Jin montra Vinh'san du doigt.

Il a combattu aux côté de Maître Renard, dans le temps. Ainsi qu'aux côtés d'Ikar Brechende, le premier. Je pense qu'il est très bien placé pour aiguillé Ikar Brechende le second sur la voie du premier, et seulement pour les bons points, tant il est vrai que sur la fin, Ikar n'était plus vraiment grand chose de glorieux, à mon goût.
L'orc est aux ordres de Vinh'san. Même si ses idéologies avaient différées, il ne ferait rien à l'encontre de la volonté de l'elfe. Mais comme le reste des elfes, il ne restera pas aux côtés d'Ikar très longtemps. Vinh'san lui-même le quittera peut-être, il faudrait que je parte vérifier, ça ne me prendra pas beaucoup de temps.
Et la jeune demoiselle là... je ne sais pas grand-chose à son sujet, sinon que Vinh'san résiliera leur contrat de mercenariat en lui laissant son paiement. Elle choisira d'elle même si elle suivra Ikar ou pas. Je ne pense pas qu'elle soit dangereuse pour lui, mais il vaudrait mieux garder un œil sur elle : les mercenaires ont la fâcheuse tendance à retourner leur veste. Et si je dis ça, ça prouve bien que je ne connais que peu de choses sur elle.

Jin sortit une gourde des replis de son manteau et y but une courte gorgée. Il déplaça le cidre dans sa bouche pour l'imprégner du goût puis il avala. Il se mit alors à respirer d'une étrange façon qui faisait passer l'air qu'il expirait par sa bouche avant de le faire sortir par le nez. De cette façon, les relent du cidre parvenait à son nez, et il profitait plus longtemps du goût du breuvage.

Maintenant que je vous ais dit cela, faite moi rêver : qu'a bien pû vous dire Maître Renard? Je suis curieux de savoir ce qu'une personne qui en sait si peu sur moi, et mon ordre, vous a raconté à mon sujet.
Notamment, je ne travail pas au service de Maître Renard, alors je doute faire exactement le travail qu'il vous ait proposé, mais sait-on jamais? Les Mondes sont ainsi fait pour nous surprendre, nous qui croyons tous savoir. La jeune Nadhyna en est une preuve.
Et parlant de Maître Renard, savez-vous s'il est au courant de ma présence en Ramandrek?
Je sais, cela fit beaucoup de question de la part de quelqu'un comme moi...

Jin tourna la tête vers l'autre homme, un sourire en coin relevant la moitié droite de ses lèvres.

-Je crois qu'on s'est mal compris, mon jeune ami. Ce n'est pas Maître Renard qui m'a proposé de faire le travail que vous faites. Ces "gens" ne sont pas sous la gouverne de ces terres. Maître Renard ne m'en a pas dit beaucoup sur vous. Seulement que vous oeuvriez dans un domaine semblable à lui, celui d'un certain équilibre. Quoique je doute que l'équilibre que propose maître Renard vous convienne. Il ne peut pas savoir aussi bien que vous, qui doit mourir et qui doit rester en vie. Aussi, si vous veillez sur lui, c'est sans doute qu'il aura un rôle important à jouer.

Je ne travaille pas pour Maître Renard. Il m'a refusé dans sa confrérie il y a maintes années et il a voulu me tué comme il veut tuer Ikar aujourd'hui. Si vous lui rendez visite un jour, dites lui que le garçon doit rester en vie. Que son rôle soit pour le meilleur ou pour le pire, l'équilibre de ce monde serait compromis avec sa mort.

Quant à moi, je suis le genre d'homme qu'on n'attrape pas facilement. Et une fois qu'on m'a trouvé, on ne veut pas de moi très longtemps.

Je pris un bouffée à ma pipe avant de reprendre :

-Pour ce qui est de la demoiselle, je devrai la tuer si elle mets en péril la vie du jeune Ikar. J'ai eut vent des exploits du dernier qui portait ce nom. Il serait mort pour une demoiselle. J'espère que celui-ci ne commettra pas la même erreur.. Ah oui, lorsque vous partirez, vous direz bonjour à vos employeurs de ma part!

Au final, la troupe complète avait quitté la ville des nains et, après quelques malentendus, il fût finalement décidé de continuer un peu de route tous ensemble.

Nadhyna se doutait que Vinh’san mettrait bientôt fin à leur contrat, il n’aurait très prochainement plus besoin d’elle. Ikar semblait vouloir partir de son propre côté, aussi la jeune fille décida que quand Vinh’san romprait le contrat, elle lui proposerait de l’accompagner. Faire route à deux était préférable à continuer sa route tout seul de plus il lui semblait qu’ils semblaient vouloir quasiment la même chose : un plus pays juste.
Cela dit, si jamais il refusait de la compagnie elle rejoindrait une ville pour se trouver un employeur.

Ils marchèrent le reste de la journée vers le Sud , en direction de Shamar .Le soir venu ils montèrent un « camp de fortune » et comme, dans la journée certains elfes avaient étés chanceux et avaient réussit à attraper quelques bêtes, ils en profitèrent pour les faire rôtir. Nadhyna ne put s’empêcher de penser que ça serait certainement l’une de leur dernière soirée tous ensemble ;le lendemain ils atteindraient les portes de la ville.

Je pris les devants comme le voulait Vinh'san. Je restais silencieux et pensif. Finalement je ralentis le pas pour laisser Nadhyna me rejoindre. Je ne voulais pas faire le trajet seul en avant de tous.

-Nadhyna.. J'aimerais que tu m'accompagnes lorsque Vinh'san décidera de s'en aller. Avant de prendre ta décision sache que je suis dangereux... Si je perds le contrôle, il se peut que je te blesse ou pire.. Lorsque j'étais dans le coma chez les nains j'ai frôlé la mort. Dans chaque instant de faiblesse, Mannaro est là et tente de ressortir. Si je suis resté parmis les vivants c'était pour toi. Mannaro tuait tout le monde dans mon esprit et la seule que j'ai réussis à épargner.. Eh bien c'est toi. Ce que je vis est difficile, mais si tu m'accompagnes.. Je ferai tout pour garder le contrôle.

Soudain je sortis de mes songes et me rendis compte que rien de tout cela ne s'était produit. J'étais toujours seul en avant à mener le groupe. Ces mots que j'avais dit dans ma tête, je n'avais pas le courage de les dire ici. Je ne voulais pas la mettre en danger.. Depuis la bataille, je craignais mon pouvoir.

Nous montâmes le camp en silence encore une fois et je gardai le silence. Cette nuit je partirais. Je devais trouver comment me débarasser de cette malédiction.

Jin se mordit les lèvres puis bascula en arrière et se mordant un avant-bras pour étouffer un rire. Il resta au sol un moment à convulser en étouffant son rire puis se releva les larmes aux yeux.

Mes maîtres! Je ne les ais jamais vu : je ne sais même pas s'ils ont un corps charnel. Et comment pourrais-je leur donner les salutations d'un inconnu? De toutes façon, je ne compte pas partir longuement. Après tout, il m'a fallut moins d'une journée pour aller sur l'Île Hexagonale, tuer Ehryna et toute la noblesse corrompue et revenir.
Bref, moi même je ne sais pas qui doit mourir ou vivre. Je ne fais que tuer lorsque la vie devient trop gênante, et protéger lorsqu'elle est utile.
D'ailleurs, il se peut que cette gamine joue dans la vie d'Ikar. Je vous prierais de ne pas la tuer. Si jamais il venait à vouloir faire un acte suicidaire pour elle, je pense que nous pourrions nous occuper d'accomplir cet acte à sa place. Et je pense pouvoir m'assurer de sa non-belligérance à l'égard de notre petit protégé.
Quant à transmettre un message à Maître Renard... Je doute qu'il m'écouterais, sans que je lui en dise trop sur ma personne.
Enfin... Je vais aller m'assurer de la sureté de notre bon ami.

Jin lança son regard au loin et vit que la troupe partait. Il se releva brusquement, trébucha et tomba au bas de la petite colline où il se trouvait.
Il étouffa un juron bien imagé à l'attention de la colline et commença à avancer en s'appuyant sur son sabre noir pour diminuer une nouvelle douleur dans sa cheville droite. Son visage se crispait à chaque pas, mais ce serait bientôt guérit... ou presque. De toutes façon, il pourrait très bien aller se mettre au vert un moment, le temps de se remettre. Ca n'était même plus drôle.

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Durant le repas de la troupe, Vinh'san était resté sombre dans un recoin. Il n'avait même pas prit la peine de déplier sa tente. après avoir mangé il s'enfonça dans la forêt, expliquant qu'il tenait absolument à encore un peu de solitude, le temps d'assimiler toute sa mémoire.

Pendant qu'il n'était pas là, on pu voir sortir de l'ombre une forme habillée d'un long manteau rouge non fermé, qui laissait paraitre une tunique verte et un pantalon noir. La longue chevelure cyan de Jin était détachée et rejoignait se mêlait à ses deux mèches blanches.

Il approcha du feu, alors que les elfes se questionnaient sur son identité. Personne ne l'avait vu autrement qu'en manteau noir. Une seule personne ici avait vu son visage : Nadhyna. Ou du moins le bas de son visage, mais ses deux mèches blanches et sa barbe mal rasée ne trompaient que rarement.

Une fois face au feu il sortit un petit chaudron des remous de son manteau et y vida sa gourde de cidre. Puis il le mit sur le feu désormais libre.
Tandis que le cidre chauffait, il se leva sous le regard de Grom'Lock. Tant que l'orc ne faisait rien, personne n'avait quoi que ce soit à faire.
Jin se dirigea vers Ikar et l'observa attentivement, face à lui. Puis il laissa échapper un souffle d'air signifiant qu'il en avait finit.
Il alla récupérer son cidre qu'il versa dans la gourde et reposa le petit chaudron par terre. Il appartenait aux elfes, il l'avait récupéré dans les paquetages.
Puis il fit un demi-tour rapide. Son manteau vola dans les airs, masquant un moment Nadhyna aux yeux des autres. Il laissa tomber un bout de parchemin roulé en boule dans la main de la mercenaire à ce moment, lui lançant un regard qui signifiait clairement qu'il ne fallait pas qu'elle en parle à qui que ce soit. Et il parti.

Sur le message, il était écrit :

Je vais devoir m'absenter un moment. Disons que je vous engage pour veiller sur Ikar. Je serais de retour avant la prochaine pleine lune. J'écourterais au maximum le voyage solitaire de Vinh'san, car il doit être seul : aucune compagnie ne l'aidera, bien au contraire. Je connais personnellement le jeune maréchal, je sais à peu près comment m'y prendre avec lui. Le paiement suivra, évidemment.
Impérieusement, Jin Motenaii.

Après avoir lu le mot, Nadhyna le cacha dans sa cape, en temps normal, elle l’aurait brûlé ,mais c’était sa seule garantie de paiement. Finalement elle n’était pas si mécontente de son sort, elle ferait ce qu’elle avait initialement prévu, et de plus elle serait payée pour cela. Certes elle se posait quelques questions sur son employeur ; que cherchait-il à faire ? Mais ça n’avait que peu d’importance, sa mission n’allait aucunement à l’encontre de ses projets. Aussi s’approcha-t-elle d’Ikar pour lui parler.

C’est une belle soirée, seulement je pense que ça sera certainement l’une des dernières où tout le monde restera ensemble. Vinh’san a rompu mon contrat, aussi vu qu’il me semble que tu comptes également partir de ton côté, un peu de compagnie te dérangerait-elle ? Je pourrais peut être t’apporter de l’aide .

Lorsque j'entendis les dires de la demoiselles, je me pinçai très fort pour être certain de ne pas rêver éveillé comme précedemment. Je pris un moment pour réfléchir avant de répondre à son offre. Si elle me suivait, il y avait de fortes chances que je la tues un jour ou l'autre. Et je ne me pardonnerais jamais. D'un autre côté, c'était la seule que j'avais réussis à épargner dans mon coma frénétique. Quelle force avait Mannaro? À la prochaine pleine lune qu'arriverait-il?

-Tu sais les dangers que cela comporte.. Je ne connais pas la puissance de Mannaro. Je ne sais pas si je vais pouvoir le contrôler à la prochaine pleine lune. Je ne voudrais pas te blesser ou te tuer. Aussi je refuse ton offre. Je ne pourrais me pardonner de te faire du mal. Tu es la seule personne qui compte pour moi dans l'instant présent...

Je soupirai. Devrais-je terminer ma vie seul? Je n'espérais pas cela, mais je m'y résignerais si je le devais.

Jin ne laissa pas le temps à l'ermite de répondre. Ce dernier vida sa pipe et la serra dans sa poche, puis monta à un arbre qui lui donnait une bonne vue sur le camp d'Ikar. Il choisit une branche confortable (autant que pouvait l'être une branche) et remis du tabac dans sa pipe. Il voulut aspirer la fumée, mais se rendit compte qu'il n'avait pas allumé sa pipe. L'ermite sortit alors son briquet et prit une grande bouffée de boucane de tabac et l'expira en faisant de grands ronds de fumée. Pour Garry, fumer était un hobby.

Il vit s'approcher la demoiselle du garçon qu'il surveillait et soupira. Les femmes gâchaient tout le temps la vie des hommes. Il tourna alors son regard vers le ciel étoilé. Vingt-six jours avant la prochaine pleine lune. Il fallait que le garçon tienne le coup. S'il mourrait, il demanderait à un nécromant de le ranimer et il le tuerait lui même une deuxième fois.

Il reposa son regard sur la dame fit une prière à la lune. Si Ikar tombait amoureux, cela compliquerait les choses et comprometterait l'avenir de sa mission. Heureusement il n'avait pas donné sa parole à Jin qu'il ne la tuerait pas, mais il ne tenait pas vraiment à se débarasser d'elle. Il n'aimait peut-être pas la compagnie des femmes, mais n'aimait pas leur faire du mal. Garry allait donc recourir à cette solution qu'en ultime recours.

La réponse d’Ikar évidemment la décevait un peu, quitte à devoir veiller sur lui elle aurait préféré qu’il soit d’accord.

Je sais me défendre et puis cela pourrait justement te faire une motivation de plus pour ne pas le laisser prendre le contrôle. Pour ce qui est du danger, ça ne me fait pas peur, si tu le souhaite même je pourrais te préparer une sorte de calmant si jamais Mannaro devait « sortir ».

Je comprends tout de même ta décision, aussi je n’insisterai pas plus, mais si tu venais à changer d’avis, préviens-moi.

Elle aurait au moins essayé. La jeune fille repartit en direction de sa tente, il se faisait tard, tout le monde commençait à somnoler. Elle jeta un dernier regard en direction d’Ikar, il semblait préoccupé. Une fois à l’abri des regards elle voulut relire le mot de Jin, seulement l’encre commençait déjà à s’effacer, elle le conserva tout de même, on ne savait jamais. Vu que la nuit était belle, elle s’installa dehors afin d’en profiter un maximum.

Je pris le temps d'analyser les derniers mots de Nadhyna. Je restais prêt du feu à me demander ce que j'allais faire. Demain le groupe continuerait dans la direction de Shamar ou trouverait autre part où aller. Moi je ne voulais pas rester. Je me levai finalement avec mes quelques affaire et me dirigeai vers Nadhyna.

-Je pars ce soir.. J'ai bien réfléchis et j'aimerais que tu m'accompagnes si ton offre est toujours valide.

J'avais cessé de la vouvoyé. Son statut "d'ami" me permettait cela. Si elle refusait alors je n'avais plus rien à voir ici.. Par contre ce serait peut-être plus compliqué de partir discrètement. Nous partirions plein est pour ensuite longer la forêt des morts vers le sud et atteindre Amrill plus rapidement. Quelque chose me poussait à retourner à cet endroit.
Je regardais Nadhyna en plein dans les yeux. Pourquoi acceptais-je son offre? C'était folie! Folie pour elle qui ne semblait craindre le réel danger que je représentais. Qui était-elle pour vouloir ça?

Nadhyna très étonnée, observa Ikar, qu’est-ce qui avait bien pu le pousser à changer d’avis ?Puis elle sourit.

Mon offre est évidemment encore valide, je vais rassembler mes affaires.

Elle ramassa ses couteaux, sa rapière, sa cape, les quelques provisions qu’il lui restait ainsi que des herbes qu’elle avait ramassé en chemin et commença à confectionner un calmant en attendant qu’ils partent.

Ne t’inquiètes pas, j’avais l’habitude de le faire régulièrement pour mon frère quand il était « torturé » par des crises de douleur et qu’il ne pouvait trouver le repos ;je vais quand même augmenter un peu les doses, au cas où.

Ils attendirent que tout le camp soit endormi, puis partirent sans un bruit vers l’est. Ils marchèrent jusqu’au petit matin en direction de la forêt des morts afin de s’éloigner le plus possible du campement.

Jin n'avait toujours pas rejoint l'ermite quand Ikar décida de mettre les voiles. Il n'avait pas le choix, Garry devait encore une fois éteindre sa pipe. Il prit une dernière bouffé et la rangea puis partit à la suite des deux jeunes en cavale. Il laisserait tout de même des traces au cas ou Jin voudrait les rejoindre, quoiqu'il pensait bien qu'elles seraient inutile pour le nettoyeur. L'ermite se transforma en loup gris pour être plus efficace dans ses déplacements et pour ne pas se faire repérer. Peu de monde pouvait le trouver et s'il avait voulu, il aurait mis Jin sur une mauvaise piste.

Il espérait que Vinh'san décide aussi de les suivre. Cet homme semblait avoir beaucoup d'influence sur Ikar et même si Jin lui faisait confiance, l'ermite préférait avoir un oeil sur lui aussi plutôt que de le laisser errer dans la nature.