Je laissais mon repas griller, passablement absente. Mes yeux perdus dans le vide, et sans le savoir, semblant fixer sur Mikä, je pensais à ce que j’aurais été en train de faire si, sur mes terres natales, j’aurais rester, obéissante, tranquille, tuant pour le plaisir du peuple. Je ne ressentais pas de nostalgie, mais bien l’impression de ne pas vivre le destin que j’aurais du avoir. Dans l’ensemble, ça me convenait parfaitement. Bien qu’habituer à toujours être dans un moule, je trouvais cette soudaine liberté agréable, d’autant plus que sur un terrain inconnu, j’avais tout d’un nouveau née qui découvrait son monde. Je m’y acclimaterais, simplement…
…
Ça sentait le brûler. Mes oreilles se dressèrent un peu, et me réveillant, je constata que certain bout de mon… repas avait calciner. -_- Je mangerais alentour! Et puis y’en avait d’autre. Je prenais la vie à la légère. Après tout, à quoi s’angoisser… Retirant la vermine des flammes, je me mis à manger, sans être pressée. C’était un peu comme au camp, quand on ne trouvait pas mieux. Les rats étaient à l’honneur. En tout cas, si c’était bien une chose qu’on trouverait toujours, c’était bien ça.
Fin bon. Mangeant tranquillement. J’aperçu le regard de Mikä, lui aussi semblait être dans son monde, du moins en ce moment. Un peu comme avec mes anciens compagnons de lutte, je me demandais à ce qu’il pouvait bien penser. Cherchant un trait de caractère que j’aurais put prendre pour analyser… Mais il me semblait bien que cet enfant avait autant d’émotion que moi. À croire que finalement, nous formions un duo dans notre genre. Ce qui n’était pas faux, dans le fond, même si de manière instinctive, je sentais ma tranquillité menacer à la simple idée de me ranger à cette idée et de perdre mon indépendance. Quoique ça, je doutais que ça arriverait un jour…
Peut importait. Il faisait froid, ce soir là, avec l’air de la mer. D’ailleurs, alors que nous traversions sommairement l’endroit, j’avais regardé tous les bateaux qu’ils y avaient, pas trace de celui qui m’avait renvoyé avec la barque… Excellent. Je n’aurais pas de poursuivant sur mon nouveau lieu de vie. Qu’ils soient mort noyer ou dévorer m’importait peu.
Quoiqu’il en soit… Il faisait vraiment plus froid que pendant le jour. Peut être était-ce parce que je n’étais pas habituer à l’air de la Mer mais…ça n’empêcha pas un frisson de me parcourir de la racine des cheveux aux orteils. Mon expression ne changea pas. Le feu était bon, après tout. Je me refis cuir un rat et laissa le temps passer, le silence ne me dérangeant nullement.
« Demain, ton entraînement commencera… »
Je pensa furtivement aux griffes que j’avais prise… Et me rappelait de ce qu’elles signifierions pour lui, une fois sa formation achevé. D’un coup d’œil elle revit l’espace d’un instant les plumes qui étaient attacher à son arme, sur le manche…